L'Église est la vérité qui sauve, parce que l'Église est le Christ lui-même, présent dans le temps par sa Parole et par son œuvre rédemptrice. Dieu, qui est la Vérité par essence, devait nécessairement, en se manifestant à l'homme au cœur de son histoire, par l'Incarnation, se révéler comme la vérité : « Je suis la Vérité » (Jean 14, 6) ; « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres » (Jean 8, 12), dit Jésus. Et l'apôtre théologien nous dit que « la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1, 17). Par ailleurs, le message de la vérité salvifique, étant éternel et universel, devait être garanti et protégé - après le bref passage du Christ dans l'histoire humaine - par une institution visible et « organisée ». C'est pourquoi l'Église n'existe que pour la vérité et le salut.
Jean-Paul II, Discours à la faculté de théologie de Palerme, 21 novembre 1982.
La conversion est un moment-clé dans la ie de chaque homme - dans la vie religieuse et morale. Elle a un caractère multiple et se réalise dans les différentes périodes de la vie. Nous parlons de conversion quand se réalise un renversement fondamental qui décide du changement de direction de la vie et de la conduite. Mais il y existe aussi des conversions quotidiennes, extérieurement quasi imperceptibles : elles concernent des questions minuscules en apparence, mais cependant importantes pour le développement de l'âme humaine. On parle aussi de conversion première, deuxième et, parfois également, de troisième. La première consiste à s'éloigner des péchés graves qui encombrent la vie surnaturelle ; les conversions successives ont trait aux étapes ultérieures sur la voie de l'éloignement du mal, sur celle qui rapproche de Dieu (...). La conversion est étroitement et organiquement liée à la miséricorde divine.
Chacun de nous a une tâche essentielle dans la vie. Jésus a choisi chacun de nous, individuellement, et il l'a appelé par son nom ! Il n'est personne parmi nous qui n'ait une vocation divine. C'est ce que saint Paul a écrit dans son Épitre aux Éphésiens (4, 7 ; 11-12) (...). D'abord et avant tout, Dieu nous a appelés à l'existence. Il nous a appelés à l'être ! Il nous a appelés, par son Fils Jésus-Christ, à le connaître comme notre Père bien-aimé. Il nous a appelés à être ses enfants. Il nous a appelés à réaliser son plan éternel dans notre vie individuelle, avec Jésus pour guide. Il nous a appelés à être avec Jésus les cohéritiers de son Royaume céleste ! Ce que Dieu notre Père nous offre par son Fils, c'est une nouvelle vie où nous sommes réellement ses enfants avec Jésus pour frère. Un pressant appel à vivre, à aimer, à travailler pour la venue de son Royaume. Et si nous hésitons, si nous sommes désorientés, Jésus s'offre lui-même comme guide quand il dit : « Viens, suis-moi ! » (Luc 9, 59).
Ayez donc le courage du repentir et ayez aussi le courage d'obtenir la grâce de Dieu par la confession sacramentelle (applaudissements prolongés). Elle vous rendra libres ! Elle vous donnera la force dont vous avez besoin pour les entreprises qui vous attendent dans la société et dans l'Église, au service des hommes. En effet, le service authentique du chrétien prend son fondement sur la présence opérative de la grâce de Dieu en lui et à travers lui. Par conséquent, la paix du cœur du chrétien est inséparablement unie à la joie, et d'après le grec (chara) est étymologiquement proche de la grâce (charis).
La conscience morale n'est pas un juge autonome de nos actions. Les critères de ses jugements, elle les puise dans cette « loi éternelle, objective et universelle », dans cette « vérité immuable » dont parle le texte conciliaire (Dignitatis humanae, n° 3) : cette loi, cette vérité que l'intelligence de l'homme peut découvrir dans l'ordre de l'être. C'est pour cette raison que le concile dit que l'homme est, dans sa conscience, « seul avec Dieu ». Notez-le : le texte ne se limite pas à affirmer : « est seul », mais ajoute « avec Dieu ». La conscience morale ne renferme pas l'homme dans une infranchissable et impénétrable solitude, mais l'ouvre à l'appel, à la voix de Dieu. C'est en ceci - et en rien d'autre - que se trouvent tout le mystère et la dignité de la conscience morale : dans l'être, c'est-à-dire le lieu, l'espace saint dans lequel Dieu parle à l'homme. Par conséquent, si l'homme n'écoute que sa propre conscience, s'il permet que l'erreur vienne y faire sa demeure, alors il brise le lien le plus profond qui maintient l'alliance avec son Créateur. Si la conscience morale n'est pas l'ultime instance qui doit juger de ce qui est bien et de ce qui est mal mais doit se conformer à la vérité immuable de la loi morale, il en résulte qu'elle n'est pas un juge infaillible : elle peut se tromper (...). La conséquence qi découle de cette erreur est très sérieuse : quand l'homme écoute sa propre conscience erronée, son action n'est pas correcte, elle ne réalise pas objectivement ce qui est bien pour la personne humaine. Et ceci, pour le simple fait que le jugement de la conscience n'est pas l'ultime instance morale.
Chacun de nous, dans son unité irremplaçable, s'offre pour la croissance de la communion ecclésiale, par son être et par son agir, tout comme, par ailleurs, il reçoit et assimile, d'une façon qui lui est propre, la richesse de l'Église tout entière. C'est cela la Communion des saints que nous affirmons dans le Credo : Le bien de tous devient le bien de chacun et le bien de chacun devient le bien de tous. « Dans la sainte Église - écrit saint Grégoire le Grand - chacun est le soutien des autres et les autres sont le soutien de chacun » (Homélie sur Ézéchiel 2, 1, 5) ».
L'homme a intimement besoin de s'ouvrir à la miséricorde divine pour se savoir radicalement compris dans la faiblesse de sa nature blessée ; il a besoin d'être fermement convaincu (...) que Dieu est un Père plein de bonté qui cherche par tous les moyens à réconforter ses propres enfants, à les aider, à les rendre heureux ; il les cherche et il les suit de son inlassable amour comme si lui-même ne pouvait être heureux sans eux. Pour l'homme le plus pervers, le plus misérable et enfin le plus perdu, Jésus est pour lui un père et une tendre mère et l'aime d'une tendresse infinie.
Il existe malheureusement un mirage auquel on risque de se laisser prendre : vouloir changer la société en changeant simplement les structures extérieures ou en cherchant uniquement à satisfaire les besoins matériels de l'homme. Et, au contraire, il faut commencer par se changer soi-même en se renouvelant moralement ; en se renouvelant du dedans par l'imitation de Jésus-Christ ; en détruisant les racines de l'égoïsme et du péché qui nichent dans chaque cœur. Des personnes transformées collaborent efficacement à la transformation de la société.
